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Sur les Chemins de la Sérénité
14 octobre 2007

Diététique Chinoise - principes

Comme promis, quelques extraits de mon stage sur la diététique chinoise.

D'abord quelques généralités tirées de cette composante d'un art de vie global, qui était le tout premier outil utilisé pour rester en bonne santé (ou se soigner), avant même l'acupuncture ou le Qi Gong :
La diététique chinoise a avant tout une vision globale de l'alimentation (tout comme la MTC dans son ensemble d'ailleurs). Lorsque nous mangeons, l'ultime objectif est de rendre à la nature ce qu'elle nous donne pour nous construire, et nous le rendons par la "lumière" et la "chaleur". L'issue d'un bon repas devrait donc se traduire par un convive chaleureux et lumineux.
Dans la diététique chinoise, on recherche l'équilibre énergétique, par opposition à la diététique occidentale qui recherche l'équilibre quantitatif (qui recommande X portions de légumes, de protéines, de glucides, etc...).

Il est important de comprendre que la diététique chinoise ne met pas les gens dans des cases. Il n'existe pas de norme valable pour tout le monde, et chacun a des aliments qui lui conviennent, ou pas (mais encore faut-il bien se connaître pour savoir quels effets ont sur nous les aliments que nous consommons).

De manière générale, l'être humain est plutôt d'appartenance Yang (il est actif, son sang est rouge...), et il devrait donc plutôt favoriser les produits Yin pour rétablir l'équilibre (les aliments les plus Yin étant les végétaux, par opposition aux produits animaux qui sont plus Yang). Pour autant, aller trop vers le Yin (manger uniquement des légumes et des fruits) va entraîner épuisement et fatigue. Heureusement la cuisson est là pour revenir vers l'équilibre (une cuidité sera moins Yin qu'une crudité).

Ajoutons que pour une digestion facile, il faut que le bol alimentaire soit à température du corps. Si l'estomac ne reçoit que des aliments sortis du frigo, il va s'épuiser à devoir réchauffer puis digérer tout ça, et ne va plus avoir assez d'énergie pour assimiler correctement les nutriments. Il stocke alors tant bien que mal, en MTC on dit que la Rate n'arrive plus à séparer le pur de l'impur (impur qui devrait être éliminé, et qui se retrouve stocké, donc.)

A partir de cette théorie de base, on comprend aisément quelles sont nos grandes erreurs alimentaires aujourd'hui :
- Nous mangeons trop d'aliments froids. Les glaces, ou les aliments congelés, même cuits ensuite, gardent ce caractère froid en eux. Les crudités également sont dites "froides". On dit chez nous qu'elles sont plus riches en vitamines, mais à quoi bon si l'estomac n'arrive pas à les assimiler ? Il vaux mieux en apporter en moindre quantité (légumes cuits), mais plus assimilables. Et digestion facilitée dit moins de ballonnements ou de somnolence après les repas.
- Les graisses saturées sont lourdes et indigestes. On dit qu'elles créent de "l'humidité chaleur" dans le corps. L'humidité va se traduire par une sensation de lourdeur, des oedèmes ou de la rétention d'eau, ou encore par des glaires (les plus visibles étant celles qu'on a dans les poumons). La Rate détestant l'humidité, plus on va lui en imposer, plus elle va s'affaiblir. Produisant elle-même de l'humidité naturellement, on entre alors dans un cercle vicieux, où elle ne fait plus son job de séparation correctement, et stocke, stocke, stocke...
- Les produits animaux consommés à l'excès favorisent eux aussi les glaires. Et dans les produits animaux, on retrouve bien sûr les produits laitiers, qui sont humidifiants à l'extrême. Voyez-vous le lien avec ces épidémies de bronchiolites qui surgissent tous les hivers depuis quelques années ?
- Nous consommons trop de produits raffinés, qui ne contiennent plus la totalité de leur substance. D'ailleurs, le pain blanc est quasiment considéré en occident comme étant un sucre rapide, contrairement au pain complet. Ces produits raffinés par l'industrie sont donc pleins de calories "vides", et on tombe dans le piège d'en manger beaucoup plus pour arriver à satiété. Comparez donc un repas à base de riz blanc avec un repas à base de riz complet. Avez-vous mangé la même quantité ?
- Nos produits industriels sont remplis de conservateurs, exhausteurs de goût, colorants, arômes, etc... Il paraît qu'on mange en moyenne 4 kg d'additifs pas an (et j'ai lu que les cadavres modernes se décomposaient moins vite à cause des tous les conservateurs qu'on mange tout au long de notre vie). Mais où est donc passé notre lien avec la Terre nourricière dans tout ça ?
- Nous mangeons souvent trop vite, sans assez mastiquer, trop tard (le soir), dans une mauvaise ambiance (tensions familiales, stress d'une brasserie ou d'un journal de 20h). Nous mangeons aussi tout simplement trop, et trop varié à chaque repas. Tout ça épuise le système digestif qui doit compenser le manque de mastication, gérer les tensions de l'atmosphère, et faire le tri de tous ces aliments. Encore une fois on épuise notre petite Rate.
- Et enfin (ouiiii, c'est bientôt fini !), notre alimentation est trop stimulante en terme de goûts. Trop de sel, trop de sucre, trop d'épices, chaque fois que l'on consomme en excès une saveur, notre corps a besoin de compenser en consommant à égalité les autres saveurs. Et on finit le repas avec un "bon" café et une "bonne" petite cigarette pour ajouter la saveur amère qui manquait à ce "bon" repas.

Dans l'idéal, on aurait tous notre petit jardin bio, où on irait chercher quotidiennement notre repas du jour. Évidemment, c'est un peu difficile pour nous. Mais que cela ne nous encourage pas pour autant à nous tourner vers la facilité du produit industriel tout prêt et congelé, qu'on va mettre à réchauffer en 2mn au four à micro-ondes (je n'ai pas beaucoup d'éléments "fiables" sur cet outil, mais apparemment il vaudrait mieux éviter de s'en servir...).

Cuisiner, c'est prendre (sacrifier) du temps, pour transformer l'aliment en fonction de nos propres besoins. Et "sacrifier", c'est "rendre sacré".

A vos fourneaux ! (prochain billet : les fruits)

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Commentaires
J
Tu veux dire qu'on n'inverse pas les effets de la congélation, de la même façon qu'on ne peut pas inverser les effets de la cuisson ???<br /> (wouahou)(je vais me coucher moins bête ce soir !)
P
Mais si, t'as tout compris en fait ! La cuisson rend effectivement plus Yang, mais quand même moins que si tu avais évité la case congèl'. En fait, c'est pas parce que c'est chaud que tu as supprimé les effet de la congélation. C'est pas compliqué en fait ! [Content]
J
Mais si en le congelant on le rend plus "yin", pourquoi est-ce qu'en le réchauffant on ne le rend pas plus "yang" ?<br /> (tu dis si elles t'embêtent, mes questions, hein ?!)
P
Oui, je sais, ça paraît un peu obscur comme ça. En fait, chaque aliment a une nature plus ou moins chaude (plus ou moins Yang), et le fait de le congeler le rend plus froid (plus Yin). Et même en le cuisant, il sera + Yin que son homologue non congelé. Comme ça c'est plus clair ? [Fou]
J
Cré intéressant, dis donc.<br /> Mais qu'entendent-ils par le fait que les aliments congelés puis rechauffés gardent le froid en eux ?<br /> [mmm]<br /> (Parce qu'on peut sacrément se brûler, quand même !)
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